CHAPITRE II
"Agis avec ton ennemi comme s'il pouvait devenir ton ami"
« Je tenais à te présenter mes excuses par rapport à ce qu'il s'est passé la semaine dernière. On était tous les deux fatigués et on s'est mal comporté. T'as l'air sympa et je n'ai rien à voir avec le mec que tu as rencontré. On va devoir se supporter à la maison et au lycée, alors autant entretenir de bonnes relations.
A bientôt,
Liam.
PS : Désolé pour la valise. Pour me faire pardonner, je te porterai tes courses :) »
Voilà ce qu'il était écrit à l'intérieur du papier que m'avait adressé mon voisin. Il n'a pas l'air si méchant finalement, il a de la répartie, c'est déjà ça.
Ni une, ni deux, je me levai de mon canapé et allai sonner chez mon voisin. Il m'ouvrit la porte, surpris. Il était vêtu d'un Marcel blanc et d'un jogging noir et était craquant. Mon premier réflexe fut de tendre ma main droite vers lui :
« Deborah Miller, je suis ta voisine d'en face. »
Il me sourit et serra ma main.
« Liam Payne, enchanté. Je vois que tu as lu mon mot.
- Exact ! D'ailleurs, je vais faire les courses samedi donc j'espère que tu seras chez toi.
- Bien sûr, je ne bougerai pas et je t'attendrai, ria-t-il. Tu veux entrer boire quelque chose ?
- Pourquoi pas ! »
Il se poussa légèrement sur le côté afin de me laisser entrer. Je fus étonnée de voir que son appartement était très bien rangé. Pour dire vrai, je m'attendais à tomber sur une véritable garçonnière.
Voyant que tout était propre, je retirai mes chaussures.
« Tu peux garder tes chaussures, ça ne me dérange pas.
- Tout est propre chez toi et puis, c'est devenue une habitude pour moi, je préfère me déchausser. »
Je retirai mes chaussures et les plaçai sur le côté. Liam marchait devant moi mais il n'avait pas besoin de me guider puisque nos appartements étaient semblables.
J'entrai dans un salon très lumineux. Les murs étaient clairs, blanc nacré plus exactement, et la plupart des meubles étaient en bois clair, ce qui donnait un côté très cosy et chaleureux à la pièce. Tout était très épuré mais pas pour autant impersonnel puisque quelques photos de famille étaient disposées à différents endroits.
« Assieds-toi, je t'en prie. Un soda, ça te va ? Me proposa-t-il.
- C'est parfait, merci, répondis-je en m'asseyant sur son canapé beige. »
Il partit vers la cuisine et en revint quelques secondes plus tard avec une bouteille de soda pour moi, et une bière pour lui.
« Merci.
- De rien. »
Chacun de nous ouvrit sa bouteille puis nous trinquons.
« Trinquons à notre nouvelle relation ! Lança-t-il.
- Voisins et camarade de classe, poursuivis-je.
- Et pourquoi pas amis ! »
On sourit en même temps puis chacun de nous but une gorgée de sa boisson.
« D'où vient donc Monsieur Payne ? Débutai-je.
- De Wolverhampton, une petite ville à deux heures de Londres. A moi de te poser une question, quel est ton signe astrologique ?
- Vierge. Et toi ? Rétorquai-je.
- Pareil ! On a déjà un bon point commun.
- C'est déjà bien. C'est quand ton anniversaire ?
- 29 août.
- Bon anniversaire avec quelques jours de retard alors.
- Merci, et toi c'est quand ?
- Le 16 septembre.
- Ok, je te trouverai un cadeau d'ici là, s'exclama-t-il.
- Oh non, on ne se connaît pas, tu ne vas rien m'offrir.
- Ô que si ! Insista-t-il.
- Alors je t'achèterai également quelque chose.
- Comme tu veux.
- Bien ! Mais tu es superstitieux ? Parce que t'avais l'air très inquiet quand tu attendais ma réponse, demandai-je.
- En fait, je me demandais d'où te venais ce caractère de merde, c'est tout, sourit-il.
- Et qui te dis que j'ai un caractère de merde ? M'exclamai-je.
- Quand j'ai vu ton visage de la semaine dernière, permets-moi d'avoir des doutes.
- Bon, je comprends ta réaction. Et maintenant, tu as toujours des doutes ?
- Pas vraiment. On s'est déjà trouvé un point commun, alors je suis sûr qu'on en trouvera beaucoup d'autres ! Exprima-t-il. »
La conversation que j'avais avec Liam me plaisait beaucoup. Je commençai à le connaître et à l'apprécier. En premier lieu, je l'avais trouvé vraiment beau, avec ses cheveux châtains, ses yeux perçants et son sourire. Mais lors de notre première rencontre, j'étais tellement fatiguée et sur les nerfs que je me suis mal comportée. Je me dis que s'il n'avait pas laissé ce mot dans ma boîte aux lettres, je n'aurai jamais fait le premier pas vers lui et je ne l'aurais jamais connu.
Notre discussion continuait et j'en apprenais de plus en plus sur lui.
« Je suis sûr qu'on peut en trouver plein. On se pose une question chacun son tour, qu'en dis-tu ? Me proposa-t-il.
- Je suis pour !
- Ok, alors... ta couleur préférée.
- Bleu et toi ? Répondis-je.
- Blanc.
- Blanc ? Demandai-je.
- Oui, blanc. Pourquoi, ça t'étonnes ?
- Bah oui, un peu... D'habitude les mecs aiment le rouge, le noir, le gris, mais le blanc, je crois que c'est la première fois.
- Bah, faut que tu t'y habitues. Je ne suis pas un stéréotype.
- Très bien. Je crois que tu pourras m'en convaincre assez rapidement je pense.
- On verra ! Pourquoi tu aimes le bleu ? M'interrogea Liam.
- Je sais pas trop. C'est la couleur du ciel, de l'eau et je dois dire que ça représente bien les vacances, la liberté. Et toi, pourquoi le blanc ?
- Parce que c'est clair. J'ai l'impression que c'est la couleur de la liberté, de la paix. Tout commence par le blanc. Comme un peintre qui démarre avec une toile blanche, ou l'écrivain avec sa page blanche. C'est une belle représentation, je trouve, m'expliqua-t-il.
- Je trouve aussi, souris-je.
- Le film que tu préfères, c'est quoi ?
- Je pense que tu vas me prendre pour un stéréotype mais tant pis.
- Pourquoi ? C'est un film d'amour ?
- Oui. C'est « Ghost », avec Patrick Swayze et Demi Moore. Et toi ? Si tu étais un stéréotype, je pense que tu dirais un film du genre « Paranormal Activity », mais étant donné que tu veux me prouver que tu n'en ai pas un, je m'attends à tout.
- Je t'intrigue, c'est ça ? Ria le châtain. En fait, j'adore « Charlie et la Chocolaterie ». Mais je n'ai jamais vu « Ghost ».
- Moi aussi, j'adore, même si ce n'est pas mon préféré !
- Ça fait du bien des fois de se replonger en enfance, moi j'adore regarder ce film sur mon canapé avec des chocolats et des sucreries.
- Y a rien de mieux, je crois ! Confirmai-je.
- On pourra faire ça un de ces jours ! Et puis, tu pourras me faire découvrir « Ghost ».
- Ah peut-être. Mais attends-toi à me voir pleurer.
- Je suis prêt ! Clama-t-il. »
Nous parlâmes de tout et de rien et nous apprenions doucement à nous connaître. On parlait gastronomie, littérature, cinéma, musique... On se trouvait plein de points communs finalement.
« Au fait, t'es partie où en vacances ?
- Dans le sud de la France. J'avais trouvé un job d'été pour deux semaines et ma meilleure amie aussi donc on y est allées.
- Ta meilleure amie c'est celle qui était assise à côté de toi ce matin ? Questionna-t-il.
- Non, elle c'est Joyce. On se connaît depuis l'année dernière et c'est une très bonne amie. Ma meilleure amie s'appelle Alysson mais elle est en série éco.
- Ah, d'accord. Et t'as travaillé dans quoi ?
- Dans un camping. C'était vraiment bien. On faisait des animations, il y avait des soirées karaoké, c'était vraiment cool. En plus, on a fait un détour par la plage.
- J'aurai bien aimé te voir en bikini, moi.
- Vous les mecs, vous êtes tous les mêmes ! Lui lançai-je en balançant un coussin sur son visage.
- Au moins, je m'en cache pas ! Ria-t-il en me balançant à son tour un coussin.
- Et toi, t'as fais quoi ?
- Rien de spécial. Je suis resté avec mes parents et après j'ai organisé mon déménagement.
- Pourquoi t'es venu sur Londres ?
- Pour les études. L'année prochaine, je veux aller à l'université donc c'était plus simple d'être sur Londres. Et puis, j'ai eu cette opportunité d'appartement donc j'ai préféré déménager cette année. Et toi ?
- De quoi moi ?
- Bah, depuis quand tu habites ici ? M'interrogea Liam.
- Depuis toujours ! J'ai grandi ici.
- Mais tu vis toute seule ? Je veux dire... tes parents travaillent ?
- Je vis toute seule depuis un an et demi. J'ai jamais connu mon père et j'ai perdu ma mère l'an dernier mais j'ai décidé de m'émanciper et de garder l'appartement.
- Je suis désolé, dit-il en posant sa main sur la mienne, je ne savais pas. Je n'aurai pas dû être aussi curieux.
- Ce n'est pas grave, je t'assure. Tu ne pouvais pas savoir.
- Mais... tu travailles ? Je veux dire... pour payer le loyer..., bafouilla-t-il.
- J'ai des économies depuis que je suis petite et j'ai travaillé avant les vacances chez un disquaire mais il a fermé. Après, cet été, j'ai travaillé et je recherche un nouveau boulot. Je ne veux pas ruiner toutes mes économies.
- J'essaierai de voir si je connais quelqu'un pour un travail.
- J'ai postulé la semaine dernière et j'attends quelques réponses.
- D'accord. Tu sais, tu peux me parler. Je sais qu'on se connaît à peine mais si tu as besoin de quelque chose, tu peux me demander, proposa-t-il, en me regardant dans les yeux.
- Je m'en sors très bien toute seule Liam, répondis-je, un peu froidement.
- Oh, oui... désolé... je voulais pas...
- Je crois que je devrais y aller, dis-je, un peu sèchement et en me levant du canapé. Merci pour cette après-midi, c'était sympa.
Je partis en direction de l'entrée ou je me chaussai à nouveau. Liam m'avait suivi et s'apprêtait à ouvrir la porte.
« Excuse-moi Deborah. Je ne voulais pas te blesser, tu sais.
- Arrête de t'excuser, bon sang ! Je vais bien, je ne suis pas faite en sucre. Je vais bien Liam, m'emportai-je. »
Il parut un peu stupéfait de mon changement d'humeur mais je pense qu'il a compris. Il ouvrit la porte et me laissa passer sans dire un seul mot. Je sortis et rentrai chez moi tandis qu'il fermait sa porte d'entrée.
Je retirai un à un mes vêtements puis pris une bonne douche. Pour me détendre. Quand j'étais un peu tendue, sur les nerfs ou énervée, je prenais une douche bien chaude et mes muscles se détendaient automatiquement.
Je n'abusai pas, bien évidemment, et ressortis après seulement quelques minutes. J'enfilai un débardeur et un shorty puis coiffai mes cheveux qui ont séché ce matin. Je me fis une queue de cheval simple, me démaquillai et partis en direction du salon.
Je remarquai qu'il me restait quelques tâches ménagères à effectuer et malgré mon aversion profonde pour le ménage, je n'avais pas le choix. Pour me donner un peu de motivation, je mis de la musique qui résonna bientôt dans tout l'appartement. Je rangeai ma vaisselle propre, je fis tourner une nouvelle machine puis rangeai le linge propre de a précédente, nettoyai les vitres, les sols, fis mon lit... Bref, je fis le ménage à fond. Je n'étais pas une fée du logis, bien au contraire, mais je savais que j'aimais travailler dans un bon environnement alors je faisais des efforts.
Bien sûr, à la fin, j'étais exténuée.
Il était près de dix-neuf heures et j'avais faim. Une fois de plus, ce soir, je mangerai seule. Comme tous les jours, à chaque repas, sauf lorsque je mangeais à la cantine pour déjeuner avec les filles au lycée.
Je regrettais un peu mon comportement avec Liam. Je pense que cet après-midi, j'ai trouvé un super ami, en fait nous avions une tonne de points communs sur plein de sujets différents. J'ai passé un bon moment en sa compagnie et j'ai tout gâché en m'emportant.
Il était normal qu'il se pose des questions sur ma vie, c'est évident. Je vais avoir dix-sept ans, je suis en dernière année de lycée et je vis seule alors je comprends son avis d'en savoir un peu plus. On avait un point commun supplémentaire : la curiosité. Pour ça, je ne lui en voulais absolument pas, au contraire, au moins, il savait quel était le sujet à ne pas aborder avec moi.
En vérité, ce qui m'avait le plus dérangé, c'est qu'il me propose son aide. Son aide ? Je n'en veux pas ! Je ne voulais pas être une pauvre fille pour qui on éprouve de la pitié. J'étais indépendante depuis un certain temps, j'ai toujours réussi à m'en sortir et ce n'était pas parce que je ne trouvais pas de travail que tout était fini pour moi. Je gardais espoir.
Je n'étais pas seule, les filles étaient là, et plus particulièrement Alysson. S'il y avait bien une personne à qui je pouvais tout dire, c'était elle, et sûrement pas Liam. Je ne le connaissais que depuis quelques heures, je ne pouvais pas lui faire confiance, ce serait trop facile...
J'ai simplement voulu lui faire comprendre que je ne voulais pas de sa pitié, j'ai voulu « marquer le coup ». Mais je n'aurai pas du partir ainsi, il n'a du rien comprendre en fait...
Je n'avais pas envie de perdre un nouvel ami alors je décidai de retourner le voir. Je voulais m'excuser pour mon comportement. Je mis mon téléphone dans ma poche et saisis mes clés puis enfilai une paire de tongs au hasard pour me rendre en face.
Je refermai la porte derrière moi et traversai le palier pour sonner chez mon voisin... et ami.
Je sonnai une fois et la porte s'ouvrit peu après. Liam a du voir que c'était moi à travers le judas, il ne fut pas surpris de me voir. Il n'avait pas d'expression particulière sur le visage, il ne savait pas pourquoi je suis là.
« Je te présente mes excuses. Je ne voulais pas m'emporter, tu n'as rien fait.
- T'inquiète pas pour ça. J'ai compris que tu ne voulais pas de mon aide
- Tu me pardonnes ? Demandai-je, avec une petite mine.
- Bien sûr. Aller, viens là. »
Il ouvrit ses bras et resserra son étreinte lorsque je m'approchai de lui. Il posa son menton sur le haut de mon crâne car il faisait une demi-tête de plus que moi, et me caressa le dos.
« Alors Deborah, amis ? Prononça-t-il en me regardant.
- Amis. Et à ce titre, tu as le droit de m'appeler Deby.
- Très bien, je suis ravi que tu m'accordes cet honneur, sourit-il. Tu as mangé ?
- Non, mais je vais aller cuisiner.
- Tu veux manger avec nous ? Me demanda-t-il.
- Nous ?
- Je suis avec mon meilleur ami.
- Oh non, profite de ta soirée. Une prochaine fois peut-être, déclinai-je, poliment.
- Ca ne le dérangera pas, je t'assure, insista-t-il.
- C'est gentil mais je suis un peu fatiguée et puis, je crois que tu n'as pas vu ma tenue, rigolai-je. Non, on verra une prochaine fois.
- Liam, téléphone pour toi ! S'écria une voix provenant du couloir.
Liam se retourna puis me dit.
« Attends-moi, je reviens.
- Je ne bouge pas. »
Il se dirigea vers le couloir et j'entendis un vague « merci » venant de sa part. J'imaginai alors que son ami avait répondu à sa place mais que l'interlocuteur avait insisté pour parler à Liam. Je patientai dans l'entrée. Je regardai les photos de famille affichées sur le mur lorsqu'une voix se fit entendre juste à ma gauche.
« Bonsoir Deborah. »
Je me tournai directement en reconnaissant cette voix. Zayn Malik.
« Mais qu'est-ce que tu fous là toi ?
- Comme Liam te l'a dit, je suis son meilleur ami, répondit-il avec ironie.
- C'est une blague.
- Pas du tout, on se connaît depuis assez longtemps, rétorqua le brun.
- C'était pour ça que tu traînais par là ce matin...
- Je ne « traînais » pas, prononça-t-il en imitant les guillemets, je venais voir Liam. J'ai entendu que tu ne voulais pas dîner avec nous, tu oublies que tu m'en dois une pour ce matin... ajouta-il en se rapprochant de moi.
- Je -
- Ah, je vois que vous avez fait connaissance ! S'exclama Liam. »
Je voulais rétorquer à Zayn qu'il était mal d'écouter les conversations, mais Liam vint nous interrompre. Il s'approcha de nous.
« Deborah, je te présente Zayn, mon meilleur ami et Zayn, voici Deborah, ma voisine et amie.
- En fait -
- On vient de faire les présentations.
Je lançai un regard noir à Zayn assez discrètement pour ne pas que Liam le remarque. Mais à quoi jouait-il ? Pourquoi faire croire à Liam que l'on ne connaissait pas alors qu'il était à la limite d'être mon ennemi ?
« Oh, je vois, souffla Liam.
- Je l'ai convaincue de manger avec nous, sourit Zayn.
- Super ! Allons dans le salon, conclut Liam. »
Liam nous entraîna dans le salon et nous nous assîmes tous les trois sur le canapé.
« C'est bon pour vous si je commande des pizzas ?
- Oui, c'est bon, dis-je. »
Liam téléphona alors à la pizzeria afin de prendre la commande.
« Tu prends quoi Deby ? Me demanda le châtain.
- Une Indiana sans oignon.
- Et toi Zayn ?
- Quatre fromages.
Le châtain s'éclipsa alors dans la cuisine pour téléphoner tandis que Zayn et moi restions dans le salon.
« Liam t'appelles Deby ?
- Oui, comme t'as pu le voir.
- Arrête, tu le connais pas, ria-t-il.
- Si, je le connais et c'est un ami donc il peut m'appeler par mon surnom.
- Je te connais depuis bien plus longtemps Deby, rétorqua-t-il en appuyant bien sur le Deby.
- Non, Zayn, tu ne me connais pas. Alors tu me lâches.
- J'aime bien quand tu réponds, ça change d'avant, répondit-il en s'asseyant un peu plus près de moi.
- Je ne suis plus la même qu'avant, j'ai changé.
- Oh, ça je le sais, t'en fais pas. Je l'ai remarqué ce matin. »
Zayn arrêta de parler puisque Liam revenait dans le salon et s'asseyait à côté de moi.
« Les pizzas arrivent dans trois-quarts d'heure.
- Ils mettent de plus en plus de temps, j'ai faim moi !
- Bah fallait manger chez toi ! Rétorquai-je du tac au tac.
Les garçons me regardèrent assez surpris de ma réponse.
« Bah quoi ? Questionnai-je.
- Oh non, rien, sourit Liam.
- Elle est à combien ma pizza ? Demandai-je auprès de Liam.
- C'est moi qui paie, coupa Zayn.
- Non, hors de question. Je paye ma part.
- J'insiste. Avec Liam, on fait à tour de rôle et là, c'est mon tour.
- Bah tu payes pour lui si tu veux mais moi, non.
- T'es sourde ou quoi ? Je paye point ! S'emporta légèrement Zayn. »
Je décidai de lâcher l'affaire et de le laisser payer puisque « Monsieur » avait une âme charitable ce soir. Liam lança un regard intrigué à Zayn et celui-ci souffla assez bruyamment. Au même temps, une sonnerie retentit. Mon téléphone. J'aperçus qu'il s'agissait du restaurant dans lequel j'avais déposé un CV il y a quelques jours. Je m'excusai auprès de Liam et me levais afin de rejoindre la cuisine. Comme je m'y attendais, la réponse fut négative. Je remerciais tout de même le restaurateur et repartis m'asseoir.
« Mauvaise nouvelle ? Chuchota Liam.
- Oui, un refus.
- Un refus pour quoi ? S'incrusta Zayn.
-Je parle à Liam, là, tu permets ? »
Zayn se recula lentement, sortit son téléphone puis partit du côté des chambres.
« Excuse-le, il n'est pas comme ça d'habitude.
- Ne le défends pas. S'il veut s'excuser, il le fera lui-même. Et puis, même, je n'ai pas besoin des excuses de « Monsieur » Malik, ajoutai-je en imitant les guillemets.
Liam ne répondit plus rien et laissa aller son dos contre celui du canapé en soufflant.
« Je suis pas stupide Deby.
- Pourquoi tu me dis ça ?
- Vous vous connaissiez déjà, c'est ça ? Continua-t-il. Je ne répondis rien alors il continua. Je vois bien que tu es sur la défensive et que tu lui tiens tête comme s'il t'agaçait déjà avant de parler.
- Liam... C'est... compliqué avec Zayn, marmonnais-je.
- Ce n'est pas une excuse pour me faire croire que vous êtes des inconnus. Mais, c'est qui pour toi, ton ex ?
- Seulement des connaissances, cracha Zayn en faisant brusquement son retour dans la pièce.
- Tu lui as fait du mal, c'est ça ? Demanda Liam à son ami.
- Non, souffla Zayn. Laisse tomber Liam.
- Ici, vous êtes chez moi alors vous faites un effort pour ne pas vous comporter comme des gamins, dit-il en se levant du canapé. »
Il se leva et partit en direction de la cuisine pour en revenir avec trois verres et une grande bouteille de bière. Il les posa sur la table basse et servit le tout en nous tendant ensuite les verres remplis. On trinqua puis chacun but une gorgée de la boisson. La sonnerie de l'appartement retentit et Zayn partit ouvrir étant donné qu'il était celui qui payait. Liam en profita pour me parler :
« Il t'a fait du mal Deby ?
- Te mêle pas de ça Liam. Et non, il ne m'a pas fait de mal comme tu pourrais le croire.
- C'est pas parce qu'il est mon meilleur ami que je suis d'accord avec tout ce qu'il fait, dit-il.
- Liam, s'il-te-plaît. Commence pas. Avec Zayn, c'est une longue histoire.
- Ok, comme tu veux. Juste... ne vous engueulez pas.
- On s'engueule pas Liam. »
Au même moment, Zayn revint les bras avec trois boites de pizza et les déposa sur la table. Il fit même le service, ce qui m'étonna beaucoup, et ouvrit une par une les boites pour les mettre en face de chacun selon sa commande. Pendant ce temps, Liam alluma la télévision qui diffusait une émission de karaoké.
« Bon appétit, lança Zayn, avec un air heureux déconcertant.
- Bon appétit, continuai-je à mon tour.
- Bon app', finit Liam. »
On se lança tous les trois sur nos pizzas comme des affamés. Je dégustai ma première part tandis que les garçons mangeaient leur seconde part. Je mangeai avec beaucoup d'appétit, j'avais l'impression que cela faisait un petit moment que je n'avais pas mangé de pizza qui ne soit pas surgelée. Mon téléphone vibra dans ma poche, signe que je venais de recevoir un nouveau message.
De : Alysson
Coucou ma belle, tu fais quoi ? On se retrouve devant le lycée demain matin ?
Je lui répondis.
A : Alysson
Bloquée pour une soirée pizza avec Liam et Zayn. Je t'explique plus tard. Ok pour demain. Bisous ma chérie.
Elle m'envoya un nouveau message aussitôt.
De : Alysson
J'attends ton coup de fil avec impatience. Bon appétit et bon courage avec Z. xx
Je ne répondis pas et rangeai mon téléphone lorsque que je vis Zayn me faire un sourire en coin. Comme d'habitude, il se mêlait toujours de ce qui ne le regardait pas.
La télévision était toujours en bruit de fond et l'émission de karaoké continuait toujours.
« Il s'est trompé dans ses paroles. La honte, cette chanson, elle est super connue ! S'exclama Liam.
- Calme-toi Liam. Le mec ne va pas t'entendre.
- Ouais, je sais mais si tu ne connais pas les paroles des chansons les plus connues du pays, tu ne vas pas dans ce genre d'émission !
- Tu te crois meilleur que lui ? Rigola Zayn.
- Bien sûr que oui !
- Le jour où on fera un karaoké, tu pourras le prouver ! Dit le pakistanais.
- Toi aussi tu vas pousser la chansonnette dans un karaoké ? J'ai du mal à te voir autrement qu'un mec dur et autoritaire sans passion ni loisir, dis-je à mon ennemi.
- Et moi, j'ai du mal à te voir autrement qu'une fille coincée et intello qui chiale tout le temps pour rien.
- La fille qui chiale tout le temps t'emmerde, crachai-je en terminant ma troisième part de pizza. »
A la fin de ma réplique, il me regarda durement dans les yeux avec un sourire niais collé au visage. Je me tournai vers Liam qui me lança à son tour un regard désapprobateur, mais qui malgré tout, me sourit gentiment en changeant de sujet.
« Elle est bonne ta pizza Deby ?
- Très bonne ! Et la tienne ?
- Aussi. Tu me passes une part ?
- Sers-toi. »
Il prit une part dans ma boite et me tandis la sienne pour que je puisse me servir dans la sienne. Je goûtais sa pizza qui était délicieuse.
« Zayn ?
- Ouais.
- Tu veux une part ?
- Non, c'est bon, cracha-t-il, une nouvelle fois, durement. »
Un silence régnait dans la pièce lorsque le téléphone de Liam sonna.
« Excusez-moi, je dois répondre. »
Il se leva et partit en direction des chambres tandis que je restai seule avec Zayn.
« Ma patience a des limites, Deby, débuta-t-il, le regard tourné vers la télévision.
- Et pourquoi ça ? Demandais-je, totalement détachée.
- Tu comprends ce que je veux dire.
- Pas du tout, développe Zayn, crachai-je en faisant bien attention au fait que je prononce son prénom. »
Il se tourna vers moi, se rapprocha pour me regarder dans les yeux.
« Tu me connais assez pour savoir que je ne suis pas calme. Je fais un effort pour ne pas exploser, là, alors arrête ton petit jeu.
- Je ne joue pas contrairement à ce que tu pourrais croire. C'est juste que j'en ai marre de ne pas réagir face à tout ce que tu m'as fait.
Il s'approcha et me saisit le menton.
« Encore une remarque et tu vas me le payer cher, c'est clair ?
- Très clair, Malik, crachai-je en le regardant dans le blanc des yeux.
- Comporte-toi bien. Liam ne doit se douter de rien alors sois polie, dit-il en me lâchant le menton et en revenant à sa place initiale avant de sortir son téléphone.
Je ne laissai rien paraître de mes émotions et fermais ma boite de pizza avant de débarrasser la table.
Liam revint en même temps et me demanda de rester assise, mais j'insistais pour débarrasser. Il acquiesça et me laissa faire. Je revins vers les garçons puis regardais l'heure : 21h36. J'avais promis à Alysson de lui téléphoner et il me faudrait du temps pour pouvoir tout lui expliquer correctement.
« Je vais y aller.
- Déjà ?
- Oui, j'ai des choses à faire, prononçais-je en me levant.
- Bon, très bien.
- Merci, dis-je en direction de Liam et Zayn pour que le châtain ne se doute de rien.
Il me raccompagna à la porte avant de déposer un baiser sur ma joue.
Je regagnais alors mon appartement, soulagée. Je pris le téléphone fixe puis partis directement dans ma chambre. Je m'empressais de téléphoner à la seule qui pouvait me comprendre.
« Allô ? Deby, ça va ?
- Oui, t'en fais pas, tout va bien.
- Permets-moi d'en douter parce que rien ne va quand Zayn est dans les parages. Bon, parle-moi, je t'écoute. »
Je lui racontais alors toutes les péripéties de l'après-midi du mot de Liam, en passant par notre belle après-midi, notre discussion, nos points communs, notre dispute, mes excuses, Zayn, ses menaces... A l'autre bout du fil, Alysson ne disait rien, mais réagit dès que j'eus fini mon discours.
- Je suis contente que tu ailles bien. Décidément, il ne changera jamais. Il n'en a pas marre de te menacer, il va te faire quoi la prochaine fois ? Mais comment ils peuvent se connaître avec Liam alors qu'il ne vient pas d'ici ? C'est absurde. Méfie-toi Deborah. De Zayn mais aussi de Liam.
- Non, Liam n'est pas comme Zayn, ils sont deux opposés.
- Ils ne sont pas si opposés que ça s'ils sont meilleurs amis alors fais attention.
- Toi aussi, rétorquai-je automatiquement.
- Pourquoi ?
- Zayn Malik est dans ta classe Alysson ! C'est pire que les années précédentes. Depuis deux ans, il était seulement dans ton cours de langue donc tu ne le voyais que deux ou trois fois par semaine mais là, tu le verras tous les jours et j'ai peur que tu oublies ce qu'on a dit.
- Je ne me laisserai pas avoir, pas après tout ce qu'il t'a fait Deby ! Je continuerai à te défendre comme je le fais depuis deux ans !
- Je le sais bien, mais je ne parlais pas de ça Aly. J'ai peur qu'avec toi, il redevienne le Zayn d'avant et que tu n'arrives plus à contrôler ce que tu ressens.
- Deborah...
- Ecoute-moi. S'il-te-plaît. Je ne t'en ai jamais voulu, je ne t'en veux pas et je ne pourrais jamais t'en vouloir d'avoir des sentiments pour lui. Mais si tu dois les refouler, ce n'est pas par rapport à moi, ça doit être par rapport à toi. Pense à toi Alysson et fais attention.
- Je te le promets. Vas dormir, tu en as besoin.
- Oui, toi aussi. Bisous, à demain.
- A demain. »
Après deux heures de conversation avec la seule personne qui pouvait me remonter le moral, je m'enroulais dans mes draps chauds, en priant pour que la journée de demain se passe bien...
* * * * * * * * * * * * * * * *
Voici le second chapitre de MWZ.
Désolée du retard mais je tiens à avancer le prochain chapitre avant de poster, pour pouvoir garder un peu d'avance.
Que pensez-vous de :
La longueur du chapitre ?
La réconciliation et la discussion de Deborah et Liam ?
L'emportement de Deborah ?
Sa façon de penser ensuite ?
Les "retrouvailles" entre Deborah et Zayn et le comportement de ce dernier ?
La discussion de fin entre Deborah et Alysson ?
Je tiens à vous remercier d'avoir lu ce chapitre et de me suivre.
Petit + : Le chapitre 3 commencera à partir du point de vue de Zayn !
Gros bisous.
- Mélina -